[18 mars 2024 – 18h30-20h] Table-ronde: Quand les femmes parlent des femmes, en Sorbonne.

Une table-ronde pour découvrir les sujets de recherche de plusieurs scientifiques. Salle G073

Présentation

À l’UFR d’études germaniques, plusieurs chercheuses travaillent sur les femmes. Cette table-ronde, animée par Astrid Guillaume, permettra de découvrir les sujets de recherche d’Anne-Laure Briatte, Sylvie Le Moël et Sandrine Maufroy et de lancer une discussion sur la place ou l’invisibilité des femmes en littérature, en traduction, mais aussi sur les conséquences des viols de guerre dans le cœur et les corps des femmes, et bien d’autres sujets encore. 

Anne-Laure Briatte, docteure en études germaniques et histoire contemporaine, est maîtresse de conférences en histoire et civilisation allemandes à Sorbonne Université. Elle fait partie de l’UMR SIRICE, groupe de recherche « Genre & Europe ». Ses travaux portent sur les féminismes allemands aux XIXe et XXe siècles et la dimension de genre en politique. Elle est l’auteure de Citoyennes sous tutelle. Le mouvement féministe « radical » dans l’Allemagne wilhelmienne, Peter Lang, 2013. Elle a co-dirigé un dossier de recherche sur « les femmes dans la vie politique allemande depuis 1945 », paru en 2014 dans Allemagne d’aujourd’hui, et un autre, en coll. avec Hélène Camarade, Valérie Dubslaff et Sibylle Goepper, intitulé « Ce que le genre fait aux études germaniques« . Elle a créé avec trois complices « Genre en germ’ », réseau des germanistes travaillant sur le genre en France.
Pour son HDR, elle a travaillé sur les viols perpétrés par les soldats d’occupation en zone française d’occupation en Allemagne (1945-1955). Le manuscrit, intitulé « Viols en zone française d’occupation en Allemagne : la reconnaissance en question (1945-1972) », sera bientôt publié.

Sylvie Le Moël, professeure en littérature et histoire culturelle des pays de langue allemande des Lumières au classicisme et au romantisme à Sorbonne Université, est directrice-adjointe de l’UR 3556 REIGENN. Ses travaux portent sur la littérature d’un « long XVIIIe siècle » (roman, théâtre) dans une perspective de circulation européenne et de croisement des genres littéraires. Un second volet de ses recherches porte sur l’histoire de la traduction (théories et pratiques traductives) sous l’angle des transferts culturels, en particulier franco-allemands, des Lumières au Romantisme. C’est par ce biais qu’elle a abordé progressivement l’approche des études de genre dans une perspective de sociologie littéraire et d’analyse des stratégies pratiques et rhétoriques d’autonomisation de femmes traductrices, devenues autrices (« Zwischen Belletristik und Buchmarkt. Die Übersetzungstätigkeit von Isabelle de Montolieu um 1800 » (2008) et « Une salonnière et autrice viennoise et ses traductrices. La réception de l’œuvre narrative de Caroline Pichler dans le premier tiers du XIXe siècle » (2020). Elle s’intéresse également aux femmes créatrices, en l’occurrence compositrices, à l’exemple de l’adaptation du premier Faust de Goethe par Louise Bertin (Fausto, 1831).

Sandrine Maufroy est maîtresse de conférences à Sorbonne Université et membre de l’UR 3556 REIGENN, et des réseaux Philomel et Genre en Germ’. Ses recherches portent principalement sur la réception de l’Antiquité et les transferts culturels (France, Allemagne, Pays-Bas, Grèce), elles accordent une place croissante aux questions de genre. Traductrice de l’allemand et du néerlandais, elle consacre une partie de ses travaux à l’écrivaine néerlandaise Carry van Bruggen, dont elle a traduit et commenté le roman Eva (Paris : Éditions Rue d’Ulm, 2016) et les articles sur la Littérature moderne (Paris : Éditions Rue d’Ulm, 2024). Carry van Bruggen, Les femmes dans l’espace littérature moderne. Trad. du néerlandais, annoté, illustré et postfacé par Sandrine Maufroy, Paris, 2024. Carry van Bruggen (1881-1932) est l’une des voix les plus originales de la littérature néerlandaise. Femme dans une société dominée par les hommes, juive dans un pays majoritairement chrétien, elle fut doublement confrontée aux préjugés et aux discriminations, dont elle s’efforça d’analyser les mécanismes. Dans ses articles intitulés « Littérature moderne » (1916), elle analyse ce que les œuvres et la vie littéraires font comprendre de la place des femmes dans la société (XVIIIe-XIXe siècle). 

Table-ronde modérée par Astrid Guillaume, maîtresse de conférences HDR à Sorbonne Université, membre de l’UR 4509 STIH et référente égalité pour l’UFR d’études germaniques et nordiques. Sémioticienne, elle s’intéresse aux discriminations, injustices, spécismes et souffrances des minorités. Convaincue que le respect des animaux implique le respect de tous les humains, elle a développé un mouvement intitulé Humanimalisme.
Publications sur ce sujet : « Les débats sur le spécisme », in Psychologie des animaux, dir. Jean-François Marmion, 2022, pp. 375-390, « Animaux sensibles et animaux sentients : définitions et enjeux transdisciplinaires », in La sensibilité animale. Approches juridiques et transdisciplinaires, dir Aloïse Quesne, 2023, pp.49-59.

Gratuit, réservation obligatoire via une Billetterie