[France 24 – Interview] Le point médian de la discorde : l’écriture inclusive dans le viseur du législateur
Contente d’avoir pu donner mon avis très partagé sur l’écriture inclusive dans un interview avec Barbara Gabel de France 24.
« Le Sénat a adopté lundi soir une proposition de loi pour une interdiction très large de l’écriture inclusive. Cette décision, qui constitue une victoire pour les détracteurs de ce langage permettant de lutter contre les stéréotypes, cristallise un débat qui fait rage depuis plusieurs années en France »Le Sénat a adopté lundi soir une proposition de loi pour une interdiction très large de l’écriture inclusive. Cette décision, qui constitue une victoire pour les détracteurs de ce langage permettant de lutter contre les stéréotypes, cristallise un débat qui fait rage depuis plusieurs années en France »…
« Aujourd’hui, l’Académie française, souvent citée comme référence, n’a pas de pouvoir législatif sur la langue. En réalité, seul l’État peut modifier la forme considérée comme référence. « La langue française appartient à l’État français », rappelle Astrid Guillaume, sémioticienne à l’université Sorbonne Université et historienne de la langue de formation. « Elle appartient plus précisément à la DGLFLF [la délégation générale à la langue française et aux langues de France, NDLR] qui publie régulièrement des rapports pour introduire des mots dans la langue française. Cette dimension politique, et donc juridique, est typiquement française. » L’État ne peut imposer l’évolution de la langue française que dans les contextes officiels, tels que l’administration et l’éducation.
« Si les linguistes sont en désaccord sur l’utilisation de l’écriture inclusive, la plupart pensent que la langue est vivante et qu’elle évolue en fonction de l’usage des locuteurs. Astrid Guillaume, qui se dit favorable à l’utilisation du pronom personnel « iel », mais contre l’utilisation du point médian, considère que, si l’écriture inclusive est adoptée par une majorité de Français, elle finira par « entrer dans la langue française d’ici deux siècles, le temps qu’il faut à une langue pour changer. Dans l’histoire de la langue, c’est toujours le plus grand nombre qui l’emporte. »
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