[2 sept 2020 – Appel à contributions] Les Langues Modernes – Confinement et enseignement-apprentissage des langues
En l’espace d’un week-end, tous les citoyens de France et d’ailleurs ont dû faire face personnellement, professionnellement, économiquement et psychologiquement à une situation de confinement inédite. Le plus lourd tribut a été payé par les professionnels de santé mais les professeurs ont également assumé vaillamment leur tâche.
Pour les professeurs, il s’est agi en l’espace d’un week-end de maintenir tout d’abord un «suivi pédagogique» puis une «continuité pédagogique» qui s’est transformée, sans en porter véritablement le nom, en une préparation au pied levé de «cours à distance» avec les moyens du bord, c’est-à-dire en autoformation, avec l’ordinateur personnel et la connexion de la maison éventuellement partagée avec toute la famille.
Les professeurs ayant très rarement un bureau sur leur lieu de travail, l’idée d’utiliser leurs propres outils et leur lieu de vie personnel pour travailler à la préparation de ces cours à distance n’a pas véritablement bouleversé leur quotidien. En revanche, la manière dont les choses ont été imposées dans un contexte anxiogène a pu heurter, et l’énorme charge de travail qui en a découlé en a désarçonné plus d’un au quotidien. En effet, d’un côté une exigence assumée de la part de la hiérarchie de passer au tout numérique en un week-end mettant de côté, voire marginalisant les collègues non-préparés à cette transformation soudaine ainsi que les élèves et étudiants non-connectés, de l’autre la concurrence des entreprises privées ou pseudo-privées, dotés de moyens faramineux avec des cours déjà tout prêts, laissant planer sur les enseignants de tous les niveaux un non-retour au présentiel face à des outils certes visuellement attrayants mais pas forcément performants sur le plan de la progression pédagogique.
Ce numéro des Langues Modernes s’attachera à partager aussi bien les inédits et belles innovations pédagogiques, les retours d’expérience, la transformation pédagogique, que les témoignages des difficultés engendrées par cette situation nouvelle, amenée soit à se maintenir dans le temps, soit à se renouveler de manière impromptue. Une nouvelle société imposée ultranumérisée serait-elle «en marche» sans la moindre consultation des principaux concernés?
Quatre points seront développés :
1- Confinement et outils choisis ou imposés : Moodle, Powerpoint/Keynote, Zoom, GoogleMeet, Jitsi, Teams, Skype, cours hybrides synchrones et asynchrones, Facebook, Twitter, Slack, bibliothèque électronique, ebooks… Comment avez-vous fait face pour maintenir sur plusieurs semaines cette «continuité pédagogique» avec vos propres outils? Comment contrôler véritablement les connaissances à distance avec tous les outils d’Internet à disposition des élèves? Quid du droit et de la liberté pédagogique et académique avec des outils qui permettent à la hiérarchie de suivre et d’enregistrer les cours dispensés? Y a-t-il eu des outils numériques imposés par la hiérarchie ou une certaine liberté dans le choix des outils à distance?
2- Confinement et conséquences : surcroît de travail, préparation des cours sur le temps personnel, réponses aux nombreux courriels des élèves, parents, étudiants? Augmentation des copies électroniques à corriger? Rupture d’égalité et isolement des élèves non-connectés? Quelles conséquences sur votre vie professionnelle et personnelle? etc.
3- Confinement et efficacité : l’enseignement des langues passe par le contact, des répétitions, le regard, des mimiques, de nombreuses interactions avec les apprenants entre eux et avec l’enseignant. Absence du présentiel et conséquences sur l’apprentissage des langues? Cours synchrones et asynchrones? Quelles pertes et quels gains dans les relations sociales au sein du groupe? Comment entraîner et évaluer la traduction sans outils sachant que les élèves ont accès à tous les outils en ligne? Changement de pratiques? Comment faire agir les élèves en interaction à l’oral? Comment corriger l’oral et la prononciation?
4- Confinement et innovations : inventivité et créativité. Comptes rendus d’expériences. Relations pédagogiques et interhumaines améliorées. Nouvelles formes d’évaluation. Bien-être et estime de soi valorisée? Optimisation des contenus, du temps, des méthodes, des approches, etc. Valorisation de l’apprenant et de l’enseignant : bilan positif.
Calendrier
Publication de l’appel : juin 2020.
Soumission des propositions d’articles (3000 signes maximum y compris les indications bibliographiques) à la coordonnatrice et à la rédactrice en chef jusqu’au 2 septembre 2020.
Réponse de la coordonnatrice et de la rédactrice en chef : 15 septembre 2020.
Retour des articles à la coordonnatrice et à la rédactrice en chef : 20 décembre 2020.
Examen par le comité de lecture : fin janvier 2021.
Retour des articles finalisés : 15 mars 2021.
Publication du numéro : juin 2021.
Contacts :
Astrid GUILLAUME : astrid.guillaume@sorbonne-universite.fr
Copie aux rédactrices en chef des Langues Modernes : Émilie PERRICHON : redaction.languesmodernes@gmail.com et Laure PESKINE : laure.peskine@gmail.com
Consignes aux auteurs sur le site de la revue Les Langues Modernes, Association des Professeurs de langues vivantes